Piégés au Liban
Sur les quatre millions de Syriens ayant fui leur pays à partir de 2011, plus d’un million ont trouvé refuge au Liban. L’immense majorité d’entre eux y sont restés, survivant généralement dans la plus grande précarité économique et administrative, dans un pays qui compte désormais la plus forte proportion au monde de réfugiés dans sa population – environ un quart. Outre les difficultés d’accès aux soins par manque de ressources, la quasi-impossibilité de travailler et la peur des check-points, les Syriens vivent dans l’angoisse d’être arrêtés et déportés dans leur pays par l’armée libanaise, qui aurait déjà rapatrié de force plusieurs milliers de leurs compatriotes depuis mai 2019.
En novembre et décembre 2019, je suis parti à leur rencontre, dans les nombreux camps qui jalonnent la frontière syrienne dans l’Akkar, dans la vallée de la Bekaa ou dans le Sud-Liban, mais aussi dans les faubourgs de Beyrouth.